Séquence 3

Héritage familial et libre arbitre (proposition de F. Boué)

Pour de troisième volet de l’atelier philo, je vous propose de « traiter » le sujet proposé par Françoise Boué qui nous servira aussi d’introduction à un sujet plus vaste, demandé par plusieurs d’entre vous, la Liberté.

 

Proposition de Françoise Boué du 26 mai 2021 (reproduction de son courriel)

 

Pour ma part, je suis intéressée si l'on s'attarde sur des situations concrètes avec des éclairages de philosophes connus. Sans concret, je me perds dans les méandres "intellectuels". Par exemple si je vous raconte cette situation : Le contexte : une réunion dans un service de l'aide sociale à l'enfance. Les faits : un enfant de 10 ans vient d'être "placé" par le juge des enfants. Le danger repéré : violences dans le couple, alcoolisation du père. L'histoire familiale : la mère de l'enfant a été, elle aussi, placée à 10 ans par suite de violences et alcoolisme du père! Face à ces reproductions sur plusieurs générations, quels éclairages ou réflexions pourrait apporter un point de vue philosophique. Prédestination, déterminisme, pesanteur de la morale de la société, etc. ? Si cet exemple vous parait intéressant, ajoutez-y vos questionnements. Ou bien, proposez d'autres exemple qui pourraient animer la discussion...

 

Françoise soulève plusieurs questions qui relèvent de la sociologie, de la psychologie (voire de la psychanalyse) qui débordent du champ « classique » de la philosophe. En revanche deux aspects centraux dans l’énoncé en relève plus directement :

➢ L’héritage familial ;

➢ Le libre-arbitre.

Auxquels on peut ajouter quelques considérations à la lisière de la philosophie et de la sociologie.

Fidèle à notre méthode de découverte par le dialogue, je vous propose un certain nombre de questions qui deviendront autant de sujet d’échanges et de débat. Ce n’est qu’après cela que nous évoquerons quelques auteurs.

Héritage familial

- Quelle est la part de l’inné et celle de l’acquis ? L’inné est constitué de ce que nous possédons en naissant sans apprentissage (exemple : respirer). L’état de santé de la mère et le climat familial peuvent influer sur le fœtus… L’acquis représente la somme des apprentissages naturels (imitation des comportements de l’entourage) ou inculqués par les parents et l’école. À l’âge de 10 ans tous ces facteurs ont déjà interagi.

On peut utiliser la relation cause / effet pour discuter. Proposition de Françoise Boué du 26 mai 2021 Pour ma part, je suis intéressée si l'on s'attarde sur des situations concrètes avec des éclairages de philosophes connus. Sans concret, je me perds dans les méandres "intellectuels". Par exemple si je vous raconte cette situation : Le contexte : une réunion dans un service de l'aide sociale à l'enfance. Les faits : un enfant de 10 ans vient d'être "placé" par le juge des enfants. Le danger repéré : violences dans le couple, alcoolisation du père. L'histoire familiale : la mère de l'enfant a été, elle aussi, placée à 10 ans par suite de violences et alcoolisme du père! Face à ces reproductions sur plusieurs générations, quels éclairages ou réflexions pourrait apporter un point de vue philosophique. Prédestination, déterminisme, pesanteur de la morale de la société, etc. ? Si cet exemple vous parait intéressant, ajoutez-y vos questionnements. Ou bien, proposez d'autres exemple qui pourraient animer la discussion...

À ce stade, il nous faut aussi discuter des chances données au gamin pour se sortir de cette situation. C'est-à-dire créer les conditions d’une prise de conscience lui permettant de réagir puis de « se prendre en main », c'est-à-dire exercer son libre arbitre. D’où le second volet :

Le libre arbitre.

Est-on libre de ses choix ? Les « normes sociales » pèsent-elles lourd dans son exercice ? Nos désirs, nos passions pèsent sur nos choix et ne sont canalisés que par la volonté. L’éducation est-elle a elle seule la garante de l’émancipation et de l’épanouissement ? Qu’en est-il dans le cas d’un enfant de dix ans ? Quelles sont les ressorts d’un exercice de la volonté libre et fondé sur la raison ? Quelle part occupent les réflexes conditionnés ?

Je vous invite donc à réfléchir sur ces différents points et, comme y incite Françoise, à suggérer d’autres pistes d’investigation qui vous aurons parus essentiels.

Des propositions de calendrier vous seront bientôt soumises et nous fixerons la date de l’atelier dès qu’il sera arrêté.

À bientôt, Bernard