Introduction

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Note liminaire

 

La proposition de créer un « atelier philo » est récurrente surtout depuis la fermeture de l’apéro-philo de Laurent Bibard. N’ayant réellement approfondi l’analyse philosophique que dans le domaine des rapports entre économie et philosophie, je jugeais ma compétence trop limitée pour me lancer dans l’aventure par rapport à d’autres universitaires ayant poursuivi des études exhaustives dans cette discipline. Mes nombreuses conférences m’ont néanmoins apporté la preuve de l’intérêt porté par cette approche et validé ma méthode. Ayant la passion de transmettre, je me résous à proposer cet atelier. Il permettra de vous donner des outils solides pour mener vos propres analyses, mais en vous prévenant de mes lacunes concernant certains auteurs (ce sera donc aussi pour moi l’occasion d’approfondir !).

 

Comme préalable à l’atelier Philosophie

 Philosopher, c’est vouloir comprendre le monde, se comprendre dans le monde et se comprendre soi-même. Se poser des questions, c’est donc déjà philosopher. Se poser des questions, d’accord, mais dans quel but ? réussir le bac philo, briller en société, se sentir mieux, approcher le bonheur en acquérant la sagesse (philosophie en grec = amour de la sagesse) ?

Chacun.e en se posant des questions et en formulant les réponses qui lui conviennent se forge sa propre philosophie. Depuis l’invention de l’écriture, il se trouve que certains personnages (aïe, masculins pour la plupart jusqu’à une période récente) ont élaboré tout un système de pensées qui a influé sur la manière de concevoir l’être humain et la société dans laquelle il vit. Ils déterminent alors des représentations qui se veulent à portée universelle (la liberté, par exemple) que l’on appelle « concept ». Reconnues par le plus grand nombre, elles constituent le « sens commun ». Au cours de plus de 2000 ans d’histoire connus par les écrits, ces courants de pensée se sont enrichis les uns des autres pour aboutir à de nouvelles convictions.

Nous vivons, parfois sans le réaliser, dans un monde façonné par la philosophie. Les régimes politiques, la société, notre éducation par exemple sont issues de réflexions philosophiques ayant présidé à leur mise en place. Elles ont fait naître des idéologies, des  « écoles de pensée » (pas toujours enviables !).

Bien sûr, connaître les auteurs est certainement un accélérateur pour enrichir ses connaissances. Néanmoins, il faut bien le dire, il est nécessaire de maîtriser un certain vocabulaire pour parvenir à dégager et comprendre leurs concepts.

Ceci pour la base, car, pour compliquer encore les choses, il convient de renouveler cet apprentissage de vocabulaire presque pour chaque philosophe. Non seulement les mots ne sont déjà pas ceux du commun mais le plus souvent, ils ne sont partagés que dans le cadre d'une "école" dont l'un de ses membres s’est distingué en mettant en lumière un nouveau concept exprimé parfois par les mêmes mots qui prennent alors un sens différent !  Souvent, un nouveau mot est créé, diffusé dans une nouvelle école et totalement ésotérique y compris pour les "courants de pensée" concurrents... On ne peut certes totalement se dispenser de ces aspects techniques pour s'emparer des idées. Comment alors aborder la philosophie sans se perdre dans l’immensité de ce domaine ?

Depuis que la philo fait l’objet d’une discipline à l’enseignement rémunéré, elle est devenue une « matière » obligatoire, du moins pour les étudiants qui peuvent poursuivre leur scolarité au-delà de la seconde (je ne suis d'ailleurs pas certain que tous les étudiants maîtrisent totalement les concepts qu'on leur fait plus apprendre que ressentir). À l’issue de l’apprentissage, l’examen que l’on pratique en donnant un sujet nécessitant le tiers du temps imparti pour le comprendre, cherche trop à évaluer les connaissances des concepts plutôt que l’aptitude à s’en emparer et à les utiliser !

Alors quelle méthode adopter pour Athanor ?

-         Mise en situation par un texte : c’est l’option que j’avais choisie mais à la réflexion ceci risque de faire aborder les concepts de façon approximative et de déboucher sur des conversations partant dans tous les sens, ce qui peut être réjouissant d’un point de vue de l’échange convivial mais pas satisfaisant sur le plan de la rigueur (à ne pas confondre avec le rigorisme) ;

-         La pratique de l’ex-apéro philo : un thème ou un auteur choisi par les participants à partir d’une liste. Le choix était de fait « canalisé » par l’intervenant. Le déroulement des séances : une présentation puis un tour de table suivi d’un débat (et souvent d’un diner). Cette démarche avait l’avantage de correspondre à une demande exprimée par la majorité des participants mais présentait, de mon point de vue, le défaut de la dispersion, beaucoup de participants ne maîtrisant pas ni le sujet, ni la méthode de l’analyse philosophique.

 

Comme cela se fait dans de (très) nombreux ateliers-philo, il importe avant tout de se familiariser avec la méthode afin qu’elle devienne un quasi reflexe  : savoir sélectionner des questions aptes à répondre au sujet choisi (questionnement) et les ordonner (problématique). Cf. « Philosopher » en annexe.

Il s’agit aussi de déterminer le contenu, ce qui vous intéresse et fait l’objet de questions de votre part. A priori, « tout » peut faire l’objet d’une approche philosophique. Faire des choix s’impose donc. Je vous propose donc, dans un premier temps de vous soumettre :

1.      Une première liste des thèmes les plus courants et de vous demander d’en sélectionner trois et de les classer par ordre de préférence. Nous aborderons ensuite chacun des thèmes dans l’ordre qui se dégagera de vos réponses ou dans l’ordre initial de celle-ci si aucun ne s’impose.

2.      Mais, vous trouverez aussi à la suite des thèmes généraux, une liste de thèmes, notions et courants plus spécifiques si vous souhaitez aborder le raisonnement philosophique du particulier vers les grandes orientations. Cette démarche consiste plutôt à partir du général vers le particulier.

3.      Enfin, vous pouvez suggérer un auteur particulier.

 Je vous donnerai à l’avance des éléments (citations, textes…) afin que vous commenciez à réfléchir.

En séance, je vous inviterai à un tour de table pour que chacun fasse part de ses impressions sur les documents après leur avoir appliqué la méthode (on pourra bien sûr « passer son tour » si on ne veut pas intervenir). Je ferai une courte intervention pour cerner plus précisément le sujet, ce qui nous permettra de lancer un débat.

L’avantage sera de pouvoir aborder les bases de la philo ainsi que les auteurs principaux, ce qui devrait à la fois accroître vos connaissances et vos capacités de réflexion…

Merci de me dire si vous approuvez cette approche (vos suggestions seront appréciées) et, si la réponse est positive, de classer par ordre d’intérêt la liste des thèmes jointe, le plus rapidement possible afin que je puisse préparer les séances.

Bernard

 

Annexes :

·        Liste des thèmes traditionnels et autres thèmes fréquents ;

·        Philosopher.